Alain Garnier : exposition de son Arsenal

Le photographe Alain Garnier se retrouve pris dans la mêlée d’un mouvement qui s’enracine en France et prend alors en photo les premiers concerts de rappeurs de cette scène naissante : Suprême NTM, IAM, Assassin, Little MC’s, Kery James, Soul Swing & Radical mais aussi reggae (Saï Saï, Tonton David, Raggasonic…).

Interpellé en 1987 à Paris par les couleurs du terrain vague de Stalingrad / La Chapelle, Alain Garnier y capture alors ses premiers tags et graffs, réalisés par des artistes aujourd’hui mythiques : Bando, Lokiss, les BBC, et d’autres qui se feront remarquer plus tard dans la musique comme un certain Joe (alias Joey Starr, futur co-fondateur du groupe NTM). Au fil des mois, le photographe Alain Garnier se retrouve pris dans la mêlée d’un mouvement qui s’enracine en France et prend alors en photo les premiers concerts de rappeurs de cette scène naissante : Suprême NTM, IAM, Assassin, Little MC’s, Soul Swing & Radical mais aussi reggae (dont les Saï Saï, Tonton David, Raggasonic).
Sa proximité avec certains acteurs de cette culture lui permettra de capter de manière naturelle ces instants de vie aussi bien au micro que dans l’intimité des coulisses. Et c’est de manière évidente qu’on lui proposera de signer en 1990 toutes les photos intérieures de Rapattitude (à l’exception d’Assassin par Maï Lucas), la célèbre et « sulfureuse » première compilation de rap français. Il comprend alors que l’histoire du milieu hip hop français est en train de s’écrire sous ses yeux et il décide d’y participer jusqu’à la fin des années 1990, notamment au sein du journal Get Busy puis en rejoignant l’équipe du journal Down With This à partir de 1994 jusqu’à maintenant.
Il s’envole en 1992 aux Etats-Unis pour poursuivre son travail auprès des artistes emblématiques de l’époque : Ice Cube, Public Enemy, KRS One, Gangstarr… Il suivra également la nouvelle scène française jusqu’à lors inconnue : Kéry James, La Cliqua, Sages Poètes de la Rue, Fabe, Koma, 2Bal 2Neg, MR R., Expression Direkt, L.I.M., La Caution, Lindis ou encore Psy4 de la Rime durant la période que les connaisseurs s’accordent à définir comme “l’âge d’or” du rap français. Il réussit durant ce laps de temps de plus de 10 ans (1987-2000) à constituer une abondante et inédite collection sur l’histoire de ce mouvement.
En ne répondant jamais à des volontés économiques ou de paraître, Alain Garnier poursuivra son travail sans relâche, fidèle à ses valeurs. C’est ce qui lui vaudra la prouesse de constituer un véritable « trésor argentique ». Il est certainement le seul photographe à s’être intéressé à cette culture aussi longtemps et aussi tôt.

Sa volonté de départ était donc la bonne : suivre le hip hop à ses débuts en France, ce qui lui a permis d’en conserver la mémoire. Son travail se révèle être aujourd’hui d’un intérêt manifeste. C’est maintenant de manière exceptionnelle qu’il en dévoile une précieuse partie, du 4 mai au 16 juin 2013, à l’Arsenal de Metz dans le cadre du festival de renom «East Block Party» en partenariat avec l’association Boom Bap (big up à Myriama et son équipe). A noter également que l’exposition présentera des œuvres de Maï Lucas customisées par Jonone et des portraits récents réalisés par Hélène Tilman. Nobel
Retrouvez la carte blanche à Alain Garnier ici

Exposition Alain Garnier, Maï Lucas & Hélène Tilman
Du 4 mai au 16 juin 2013 (vernissage mercredi 22 mai 2013 à partir de 18 heures 30 en présence des artistes)
Ouverture du mardi au dimanche de 14 heures à 19 heures
Arsenal – Metz en Scènes
3, avenue Ney – 57 000 Metz
Infos pratiques en ligne ici (site de l’Arsenal)