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Flynt, sans salir la profession

Mais quand j’ai pu voir des rappeurs comme Oxmo, NTM ou Orelsan sur scène avec des musiciens, je trouve que ça gâche le truc. Je me suis dis : merde, c’est dommage…

Larry Flynt est un personnage scandaleux. Propriétaire d’une petite boite de strip-tease, animé d’une ambition sans limites, il lance, dans les années 1970, un concurrent au mauvais goût délibéré du magazine Playboy, qu’il baptise Hustler. Cette publication s’illustre par son audace et son immoralité, provoquant la réaction des ligues de vertu, qui ne tardent pas à lui intenter un procès. Larry s’en moque…
Flynt, le rappeur-producteur, c’est tout le contraire. C’est un mec normal, lucide, sensé, bien ancré dans son temps. Grand rappeur par les textes, pas assez par la visibilité, il fait partie des mecs attachants du milieu. Bref, une rencontre intelligente qui fait du bien par les temps qui courent. Flo

Down With This : Quelques bougies de plus, quel bilan fais-tu des années qui viennent de s’écouler ?
Flynt : Mon premier album « J’éclaire ma ville » a été une belle aventure. Quand tu sors un album ça simplifie pas mal de choses, pour faire des concerts notamment. Je n’avais pas de tourneur mais des dates venaient à moi grâce à l’album. Une bonne vingtaine de dates quand même. C’était nouveau d’un coup pour moi de faire des concerts d’une heure, une heure et demie. Quand tu es tête d’affiche, les gens viennent pour toi, alors ça se prépare consciencieusement. Ce disque a eu un joli succès. Je n’ai pas d’objectifs particuliers sur le prochain à part l’emmener sur scène lui aussi et qu’il plaise au public. Je sais à peu près à quel moment je serai en équilibre et j’aimerai au moins ne pas perdre d’argent. De toute façon, je ne pourrai pas en vendre plus que j’en ai fabriqué. Et puis je n’ai pas de titre qui va rentrer sur Skyrock, ni de titre qui va tourner en playlist quelque part… J’ai injecté très peu d’argent dans la promotion. Je crois à 100% en mon disque mais je sais que dès le départ, la portée est limitée. A part ça, le bilan de ces dernières années est très positif pour moi, d’un point de vue personnel et familial d’abord, et artistiquement, je suis content de m’être obstiné à faire mon disque, d’être arrivé au bout. Je suis content du résultat.

Mon nouvel album est un projet que j’ai commencé à préparer fin 2009. Ca s’est étalé sur trois ans, le temps d’écrire, de réaliser, de générer de l’argent, de tout coordonner, d’être satisfait du travail, de préparer la sortie comme je la voulais, de trouver des partenaires…

DWT : Tu as une certaine « pression » sur ce deuxième album ? Il n’est pas évident pour tous les MC’s de garder leur poids de forme sur la durée…

Flynt : Il y a une attente. Une attente que je vois, que je lis, que j’entends et que je ressens aussi. De toute façon, la pression, je pense que tu l’as tout le temps quand tu fais de la musique. Quand j’ai fait mon premier solo, j’avais la pression. A mon premier maxi aussi. Ca fait partie du truc. Je me mets moi même la pression, avant un concert par exemple. J’aime bien donner quelque chose de qualitatif de manière générale. La pression que je me mets est même plus forte que la pression du public, je suis sûr… En étant producteur sur ce disque, j’ai d’ailleurs ressenti une grosse pression. Je suis en indé, j’ai tout produit moi-même, j’avais vraiment pas envie de me vautrer. J’étais en co-prod avec Label Rouge sur le premier album mais il y a des choses qui se sont mal passées et je n’ai plus eu envie de travailler avec eux. Mon nouvel album est un projet que j’ai commencé à préparer fin 2009. Ca s’est étalé sur trois ans, le temps d’écrire, de réaliser, de générer de l’argent, de tout coordonner, d’être satisfait du travail, de préparer la sortie comme je la voulais, de trouver des partenaires… La vraie pression, elle était là. Du coup ça m’a peut-être ôté de la pression au niveau artistique. De toute façon, qui m’aime me suive. Mon objectif ça a toujours été de faire mieux que le premier album.

J’ai fait ce que je savais faire comme j’avais envie de le faire, sans tenir compte des goûts et des politiques des radios.



DWT : Le niveau étant bien présent te concernant, pourquoi Skyrock ne jouerait-elle pas son rôle sur ce genre de projet ?

Flynt : Ca me semble évident. Je ne sais pas ce qu’ils pensent de moi mais ce n’est pas la même cuisine… Je n’ai pas le discours et la démarche pour être diffusé chez eux et eux, ça ne les intéresse pas de me diffuser. Tout le monde est content en fait. Que peut-on attendre de Génération ou Skyrock pour un type comme moi ? Je ne vais pas dire que je ne veux pas passer dans la playlist, mais mes titres restent des titres pour la nocturne de Fred ou « Parlez-vous français » de Pascal Cefran. C’est déjà pas si mal, ils jouent mes titres. Ca a toujours été le cas depuis le début, j’ai un relai et un soutien de leur part à ce niveau là. Je pense simplement que ce que je fais n’est pas adapté pour leur playlist. C’est presque normal de mon point de vue quand tu connais leur politique et quand tu connais la mienne. Je ne suis ni résigné, ni frustré, ni révolté par rapport à ça. C’est une réalité. Ils ont une direction artistique, j’ai la mienne… Je ne rentre pas dans ce cadre là. Mais je ne fais pas mes morceaux par rapport à eux. Je m’en fous et je n’ai pas eu cette volonté de leur plaire en particulier en réalisant mon nouveau disque. J’ai fait ce que je savais faire comme j’avais envie de le faire, sans tenir compte des goûts et des politiques des radios.

J’ai quand même eu rendez-vous un jour avec un directeur artistique d’un sous-label de maison de disques, il y a quelques mois. On m’avait convaincu d’y aller mais ça s’est très mal passé…

DWT : L’indépendance est un choix ou tu serais intéressé par une signature en maison de disques ?
Flynt : Par rapport à ce que je fais, à qui je suis, mon caractère, ma manière de voir les choses, ce n’est pas vraiment compatible je pense. Je n’ai frappé à aucune porte et ne l’ai jamais souhaité, même après « J’éclaire ma ville ». J’ai quand même eu rendez-vous un jour avec un directeur artistique d’un sous-label de maison de disques, il y a quelques mois. On m’avait convaincu d’y aller mais ça s’est très mal passé… De toute façon, mon projet de sortie était déjà déterminé : je savais que ça serait en indé avec une distribution en indé. Mais je trouvais intéressant d’aller le rencontrer… Le discours de ce D.A. m’a conforté dans ma position : on n’est pas du tout sur la même longueur d’onde. Quand eux voient blanc, moi je vois noir. Il y a des gens qui sont partis en maison de disques et qui en sont revenus dégoûtés en disant qu’ils étaient mieux quand ils étaient en indé. Je suis persuadé que ce serait la même pour moi… Je suis très bien comme ça. Ca me correspond tout à fait. Je n’ai aucune frustration par rapport à ça. Mais qui vivra verra…



DWT : Le succès d’estime, les ventes, la gestion du temps ont l’air d’être un combat au quotidien pour exister en indé. Quels sont tes rapports avec l’auto-prod ?
Flynt : Je le vis comme un mec obstiné qui veut sortir son disque coûte que coûte, qui va au bout et qui passe par toutes les étapes pour le faire. Ca se passe bien. J’ai un distributeur qui aime mon disque, qui me fait confiance et en qui j’ai confiance. J’ai travaillé avec des professionnels à toutes les étapes de mon projet. Je ne suis pas le plus à plaindre. C’est sûr que c’est difficile car tu as des contraintes qu’il faut bien intégrer, notamment financières. Il faut être très organisé et il faut croire en soi, être obstiné, ne jamais lâcher et être bien entouré. Et puis l’industrie du disque a changé, c’est encore plus difficile qu’il y a cinq ou dix ans. Mon objectif, c’est de faire des concerts, je fais un peu tout ça pour ça. Je sais qu’au bout je vais vivre de belles choses, enfin je l’espère.

Aujourd’hui, un petit jeune qui arrive a pleins d’outils à sa portée, plein de stratégies et de moyens différents pour se faire connaître. Mais au final, il devra sortir un album.

DWT : En 2012, le format album est-il toujours une « nécessité » pour un artiste ou penses-tu que l’on peut exister d’une façon moins « conventionnelle » comme sortir un titre régulièrement par exemple…

Flynt : Je ne me suis même pas posé la question. Pour moi l’album c’est le Graal. Mais chacun voit midi à sa porte. J’espère que le format album a encore de beaux jours devant lui… Aujourd’hui, un petit jeune qui arrive a pleins d’outils à sa portée, plein de stratégies et de moyens différents pour se faire connaître. Mais au final, il devra sortir un album. Moi je ne pense qu’à ça depuis plus de trois ans. Je ne pense pas à faire un clip ou un buzz en allant clasher un mec ou en faisant des featurings à droite à gauche. Je ne pense qu’à mon deuxième album, il n’y a que ça qui m’intéresse…

DWT : A propos de clash, es-tu dans l’exercice de l’impro ?
Flynt : Pas du tout. Ce n’est pas mon truc. Je préfère un texte mûr que j’ai validé plutôt que de dire quelque chose sans véritable sens. Et puis je traîne avec des grands spécialistes de l’improvisation comme Nasme, AKI, 2Spee Gonzales… alors je laisse les pros s’en charger !

C’est trop réducteur de présenter les MC’s en fonction de leur quartier… Mais dans le rap, il faut savoir d’où tu viens… limite si on ne sait pas d’où tu viens c’est bizarre, comme si tu n’étais pas un vrai rappeur…


DWT : Le 18ème est un arrondissement historique pour le hip hop en France. Des groupes comme Assassin ou la Scred Connexion sont encore bien présents dans les têtes. Comment vis-tu cette « appartenance » ?
Flynt : Il n’y a pas qu‘eux !! Je vais te dire un truc, je ne représente pas le 18ème et je ne prétend pas le faire. Je représente ceux qui se sentent représentés, d’où qu’ils viennent. Je tente de m’affranchir un peu de ces codes propres au rap. Savoir d’où tu viens, de quel quartier, de quel arrondissement, de quel département, ça fait partie des codes du rap. Le 18ème, c’est ma vie, mon enfance, ça fait partie de mon parcours. Les gens savent que je viens du 18ème parce que je l’ai clamé haut et fort avec la compilation « Explicit Dixhuit » dont j’étais co-producteur. Mais à part ça, être le porte drapeau du 18ème, ce n’est pas mon projet. Comme dit C-Sen : « Tu veux savoir d’où j’viens ? du ventre de ma mère, enfoiré ». Je suis parisien. Je n’ai pas de prétention, ni de pression par rapport au fait que j’ai grandi dans le 18ème. Je ne me sens pas héritier de quoi que ce soit même si le 18ème est une vraie école pour le rap. C’est trop réducteur de présenter les MC’s en fonction de leur quartier… Mais dans le rap, il faut savoir d’où tu viens… limite si on ne sait pas d’où tu viens c’est bizarre, comme si tu n’étais pas un vrai rappeur… Je suis 100% pur parisien mais je ne l’ai pas choisi. Je revendique ma filiation au 18ème mais tu ne m’entends pas le rabâcher dans chaque morceau comme certains le font avec leur département. Si je pouvais, je vivrai à New York ou en Thaïlande à cette heure-ci, crois-moi.

DWT : As-tu par contre un sentiment d’appartenance à ce que l’on appelle le hip hop français ? Il y a des gens que tu suis plus particulièrement ?
Flynt : Le mouvement est très divisé je trouve. Et puis très varié aussi, tu trouves vraiment de tout aujourd’hui. Je peux aimer des choses très différentes, des gens qui font du rap plus racailleux  et des gens qui font du rap plus proche du mien. Maintenant, dire que j’ai une appartenance à une catégorie, à un mouvement…, je sais pas, je m’en fous un peu.

j’ai fait des études, je fais le ménage et la lessive chez moi, je m’occupe de ma famille, je bosse. J’ai une vie simple et je souhaite qu’elle soit le plus équilibrée possible.

DWT : Tes morceaux sont très représentatifs de l’actuelle génération de trentenaires…

Flynt : Je fais ce que j’appelle du rap d’adulte. Du rap qui représente ma vie à un instant T. Je ne triche pas quand j’écris. Je ne mens pas. Il y a des gens qui doivent vivre la même chose que moi au même âge, ça doit leur parler. Je le dis dans mes morceaux : j’ai fait des études, je fais le ménage et la lessive chez moi, je m’occupe de ma famille, je bosse. J’ai une vie simple et je souhaite qu’elle soit le plus équilibrée possible. Je n’ai pas de problème avec la justice ou la police, pas de problème de santé, de logement, d’intégration. J’ai des papiers, un emploi ça dépend. Je ne considère pas que j’ai de gros problèmes. Ca n’empêche pas de faire du rap et de dire des choses vraies, qui parlent aux gens…

DWT : Le prolétariat est un thème qui revient souvent dans ton travail. Les conditions de ton enfance ont surement joué un rôle dans cette influence…
Flynt : Ma mère m’a élevée seule avec son salaire d’institutrice. Mon père, d’origine polonaise, est décédé quand j’étais très jeune. Je n’ai manqué de rien mais on ne roulait pas sur l’or. J’ai eu une belle enfance. J’ai poursuivi des études en communication jusqu’à bac +5, à Paris III. Comme quoi, tu peux avoir des diplômes et vouloir faire du rap. Maintenant, prolétaire oui, même encore aujourd’hui, enfin de la classe moyenne quoi… Je travaille, j’arrive à rouler ma bosse. Ca va, je m’en sors.Je n’ai pas confiance en ceux qui font de la politique. Peu importe leur bord, ce sont tous les mêmes pour moi. Au fond, j’y comprends rien…

DWT : As-tu un rapport de militant dans ton implication au travail musical ou au contraire as-tu une vision beaucoup plus large artistiquement en ne t’interdisant aucun son, aucune thématique ?
Flynt : Je ne me considère pas comme un militant. Dans le rap peut être un peu mais pas dans la politique. Sur mon deuxième album, j’ai essayé de m’affranchir de tout ça car je n’ai pas de culture politique. Je m’en fous. C’est peut être une erreur de ma part. Je n’ai pas confiance en ceux qui font de la politique. Peu importe leur bord, ce sont tous les mêmes pour moi. Au fond, j’y comprends rien… Militant pour le bon rap, oui. Je ne suis pas particulièrement ouvert artistiquement, j’ai l’habitude de dire que je ne suis ni ouvert ni fermé… Mes thèmes sont inspirés de ce que je vis. Dans ce deuxième album, j’ai des morceaux sur le rap, sur les clichés, sur la famille, l’amour, la haine, l’amitié, le voyage, la ville, la réussite. Et il y a des thèmes que je n’ai pas encore su traiter.

Mais quand j’ai pu voir des rappeurs comme Oxmo, NTM ou Orelsan sur scène avec des musiciens, je trouve que ça gâche le truc. Je me suis dis : merde, c’est dommage…

DWT : Que penses-tu du comportement récurrent de la part de certains artistes du rap d’avoir recours à des musiciens ou un band pour leur live ?

Flynt : Cette « évolution » chez certains ne m’intéresse pas du tout. Par hasard, je l’ai déjà fait et avec plaisir. Mais quand j’ai pu voir des rappeurs comme Oxmo, NTM ou Orelsan sur scène avec des musiciens, je trouve que ça gâche le truc. Je me suis dis : merde, c’est dommage… La plupart pense que c’est bien mais je préfère voir un MC et un DJ. C’est sûr que ça fait joli sur scène. Moi, je ne le veux pas. Tu as une liberté qui est autre avec un band c’est vrai. Peut être que je me trompe mais c’est peut être un truc de maison de disque pour ouvrir un peu plus le public… Moi, Flynt en tant que spectateur, ça ne m’intéresse pas plus que ça. En tant que MC, ça ne me parle pas non plus. De toute façon, je ne pourrai pas me le permettre financièrement.

DWT : L’extrait « Haut La Main » qui annonce la sortie de ton album est un track qui défonce…
Flynt : Merci, même si le son a surpris pas mal de gens parce qu’il est assez différent d’un sample de soul avec un petit piano. C’est un morceau qui fait le lien avec « J’éclaire Ma ville ». Il est dédié à mon public, il parle de ma démarche et il parle de ma façon de voir la réussite.

J’aurai pu arriver d’abord avec ce featuring (Orelsan), je ne l’ai pas fait. On m’avait dit de le faire, le mec a des millions de vues sur You Tube… (…) Alors qu’on ne vienne surtout pas m’emmerder avec ça.

DWT : Ton nouvel album contient un featuring avec Orelsan… As-tu reçu des critiques vis-à-vis de ce choix ?
Flynt : Orelsan est un très bon rappeur qui écrit très bien, il est sympathique et professionnel. Il y a beaucoup de gens de mon public qui commencent à s’offusquer parce que j’ai fait un morceau avec lui. Je le lis sur les réseaux sociaux. Je l’ai rencontré en studio par hasard, il y a plus de deux ans, j’allais voir un pote et il était là… J’avais aimé son premier album. Il a aussi aimé le mien. On a discuté. C’était à l’époque de son histoire avec les « Chiennes de garde ». J’ai trouvé ça scandaleux qu’on lui prenne la tête alors qu’il y a des mecs qui parlent à tout bout de champ de drogue et de violence à qui on ne casse pas les couilles. C’est un mec professionnel, il s’est impliqué. Je suis très content de ce titre mais ce n’est pas non plus la locomotive de mon album. J’aurai pu arriver d’abord avec ce featuring, je ne l’ai pas fait. On m’avait dit de le faire, le mec a des millions de vues sur You Tube… J’aurai donc pu commencer par faire le clip avec lui. J’aurais pu aller à « Planète Rap » quand il m’a invité récemment… Mais je n’y suis pas allé… J’avais déjà une grosse journée et je devais faire des courses pour mes mômes avec qui j’avais prévu de rester avec… Alors qu’on ne vienne surtout pas m’emmerder avec ça. Limite, c’est un peu déplacé…

DWT : Tu n’as pas rencontré de difficultés au niveau du business, avec sa maison de disques ?
Flynt : Ca n’engendre rien du tout. Qu’ils ne viennent surtout pas me faire chier. Ils ne m’ont rien demandé. Je ne leur ai rien demandé non plus. J’ai invité Orelsan, pas sa maison de disques.

DWT : Quels sont les personnes avec qui tu aimerais collaborer sans que tu en aies eu la possibilité jusqu’à présent ?

Flynt : Plus jeune, je rêvais de faire un feat avec Le Rat Luciano… Je l’ai fait, même si le morceau n’est jamais sorti. Pour l’instant, il est entre les mains du producteur. Ce n’est plus de mon ressort.

Pour moi : « peace, unity, love and havin’fun », ce n’est pas qu’une légende, ni pour faire joli ou un truc has been. Même si ça peut faire sourire de dire ça.

DWT : On sent une teinte similaire dans l’ensemble de tes textes, sont-ils guidés par des valeurs ou une éthique particulière ?
Flynt : J’ai un morceau qui s’appelle : « Les clichés ont la peau dure ». Il y a beaucoup de clichés qui collent à la peau du rap et de ses acteurs. Je ne me reconnais pas là-dedans. J’ai écrit ce couplet dans mon album (il se met à rapper) :
« Si tes principes fondamentaux sont le respect et la tolérance / 
Quelles que soient les différences, de culture et de croyance / 
Ta manière de vivre n’est pas guidée par l’indécence / 
Tu n’fais pas insulte à la misère lorsque tu dépenses / 
Tu aimes tes enfants et condamne tout type de maltraitance / 
Tu as recours à la violence uniquement pour ta défense / 
Tu réalises ton influence tu as conscience de l’impact de tes paroles de tes faits et gestes et de tes actes
 / Tu dénonces l’injustice, rejette la discrimination
 / Ton but n’est pas de nuire pour asseoir ta domination
 / Ta démarche est pacifique envers tous ceux qui t’entourent
 / Tu n’fais pas partie de ceux que l’égoïsme rend sourd / 
Tu veux repousser tes limites, plus haut, plus loin, plus fort / Ta détermination s’amplifie après chaque coup du sort
 / Professionnel et honnête dans la gestion de tes affaires
 / Manipuler et exploiter ne sont pas dans ton vocabulaire / Tu sais encourager, écouter, transmettre et partager / Tu joues un rôle positif au sein de sa communauté
 / Parmi les mots que tu affectionnes entraide et solidarité sont en bonne place
 / Tu prends parti contre la haine, le crime, ton attitude est classe… / …La liste est longue alors j’en passe, au moins retient aç
 / Qui qu’tu sois, d’où qu’tu viennes et quoi qu’tu fasses / Si t’es tout ça à la fois, y a pas plus hip hop que toi
 / Si t’es tout ça à la fois, y a pas plus hip hop que toi »
(Flynt reprend l’interview) Voilà plutôt ma définition du hip hop, c’est tout ce que je viens d’énumérer là. Pour moi : « peace, unity, love and havin’fun », ce n’est pas qu’une légende, ni pour faire joli ou un truc has been. Même si ça peut faire sourire de dire ça. Je pense qu’à la base, le hip hop est guidé par de vraies valeurs, qui ont été un peu perdues de vue avec le temps et avec le succès planétaire du rap.

Mon discours ne tend pas à tirer les gens vers le bas. C’est comme ça que j’ai compris et que je vis le hip hop.

DWT : Peux-tu étendre ta sensibilité du hip hop aux valeurs de l’Universal Zulu Nation ?
Flynt : Pas plus que ça, c’est assez éloigné de ma réalité, de mon quotidien. J’étais trop jeune à l’époque. Je ne me sens pas héritier de ça mais c’est vrai que c’est quelque chose d’orienté vers le positif, qui ne tire pas les gens vers le bas. Le hip hop n’appartient à personne, tu es libre de faire ce que tu veux. Moi j’essaie d’évoluer modestement en faisant le bien que je peux autour de moi. Mon discours ne tend pas à tirer les gens vers le bas. C’est comme ça que j’ai compris et que je vis le hip hop.

LandersSarrazin

Salut à tous les fans de hip-hop ! Je suis Landers Sarazzin, votre référence pour tout ce qui concerne le hip-hop. En tant qu'auteur et passionné fervent de ce genre électrisant, j'ai consacré ma vie à démêler les complexités, explorer les profondeurs et vibrer au rythme des beats qui définissent la culture hip-hop. J'ai découvert que ma véritable passion ne réside pas dans le fait de rapper mais d'écrire sur la musique qui nous émeut. E-mail / Instagram

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